Festival
Édito du directeur du festival
Notre monde est en pleine mutation. Une mutation protéiforme qui questionne la survie de notre espèce et de la biodiversité menacées par la déforestation, le pillage des ressources naturelles, la pollution des énergies fossiles, l’industrialisation sauvage, la course effrénée au profit sans le moindre égard pour une majeure partie de l’humanité. Une prédation sans foi ni loi qui inquiète et nous force à nous interroger sur le monde que nous voulons léguer aux générations futures.
A l’heure où s’enracinent la tentation du repli sur soi et la peur de l’autre, que faire? Que nous reste-t-il, nous Tunisiens, habitants de la rive sud de la Méditerranée et dignes héritiers de Carthage? Quel champ d’action explorer? Quelle inspiration et quelle forme de solidarité nouvelle inventer sur ce petit territoire riche d’une histoire trois fois millénaire ?
Sur ce brasier écologique, social et économique d’un monde en perdition, il y a encore une voie : la voie sacrée des poètes, des artistes, des magiciens de l’image et leur insatiable soif de vérité.
A la recherche du bonheur sous toutes ses formes, à l’instar d’un petit royaume de l’Himalaya appelé Bhoutan qui a institutionnalisé le « BNB »: le Bonheur National Brut. tout comme, la voie des sages de l’Islam, des Soufis et des Yogis a sanctifié le ravissement, la beauté, la félicité… en un mot la Vie !
Une voie dérisoire dans un océan de violences et d’injustices? Sans doute, mais cette voie nous y croyons dur comme fer !
Il ne nous reste plus qu’à célébrer avec MANARAT le bonheur que les cinéastes et leurs œuvres offrent à des milliards d’individus sur notre bonne vieille terre, simplement, inébranlablement !
Vive le cinéma !
Nidhal CHATTA
Directeur du festival