Le projet MANARAT

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Panel 1 : Cinéma et enjeux climatiques

                      24 juillet 2023

Les changements climatiques qui affectent nos pays et leurs répercussions sur notre planète sont devenus une des plus grandes préoccupations internationales. Tous les pays travaillent sur cette menace cataclysme climatique. La cause environnementale est devenue la thématique majeure pour la survie de la terre et de l’espèce humaine, en particulier.

 

Cette année, notre pays a subi une pénurie majeure en eau pluviale qui a mis tous les voyants au rouge et la question environnementale, en général et le changement climatique, en particulier, sont devenus les thèmes que tout un chacun aborde régulièrement, avec le sérieux et la diligence requises.

 

Face à cette situation alarmante, notre cinéma est resté très timide, à ce sujet. Les quelques films qui abordent ce problème, restent des expériences purement cinématographiques et n’ont pas pu donner lieu à un vrai débat sur la cause environnementale.

 

 

Cette année, le festival MANARAT va exposer cette thématique autour d’un panel qui prendra la forme d’une grande table ronde, réunissant des cinéastes (syndicats et associations de cinéastes), le CNCI, la direction du cinéma relevant du ministère de la Culture, des experts et des militants vidéastes, des représentants du ministère de l’Environnement, des institutions publiques, travaillant sur l’environnement et des ONG.

 

Des problématiques récurrentes seront exposées. Est ce qu’il y un cinéma qui s’intéresse à cette problématique en Tunisie? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de cinéastes qui intègrent à la fiction et au documentaire, cette problématique? Est-ce qu’il y a des fonds ou des lignes de financement qui nous aident a produire des films, sur ces sujets? Faut-il sensibiliser plus les artistes auteurs cinéastes, pour traiter de l’environnement? Sommes-nous, en tant que cinéastes, assez informés de ce qui se passe en Tunisie, en matière de climat et de développement durable, afin que nous puissions en parler, dans nos films? Quelles sont les attentes des ces organismes qui milite pour cette cause? Comment procéder pour faire plus de films, sur cette question, sachant qu’il y a très peu de films de fiction qui traient de la question environnementale ? Est-ce un problème de marché ou un problème de fonds ? Peut-on à travers cette rencontre, créer ensemble, des mécanismes de financement, pour les films sur la justice climatique et l’environnement?

 

Nous allons tenter de répondre ensemble, à ces questions fondamentales et apporter des solutions réelles, permettant la sensibilisation des cinéastes, à cette cause et leur dispenser des facilités et des schémas de financement, pour la production des films abordant et traitant cette thématique créant ainsi, un réseautage viable de networking.

 

Une feuille de route sera élaborée et confirmera le début d’une collaboration effective, à lancer pour la première fois, pendant le festival de MANARAT, avec des objectifs réels afin de se donner un quota minimum de films ayant pour thème cette problématique mondiale et qui touche en particulier, notre pays.

 

Le langage cinématographique pour sensibiliser les citoyens (nes), est primordial et notre engagement en tant que cinéastes, est plus que nécessaire.

Panel 2 : Quand les migrants traversent les écrans  du cinéma Tunisien

                   25 juillet 2023

Les questions migratoires semblent prendre, depuis la révolution de 2011, une place prépondérante dans le débat public, les contenus médiatiques, les discours des différents acteurs politiques et les relations régionales et internationales, de la Tunisie. Considérée depuis longtemps, comme un pays de départ, la Tunisie vit ces dernières années, une profonde révolution de son “statut migratoire”, car, elle est également devenue un pays de transit et d’accueil. Une question socio-économique, culturelle et politique d’une complexité et d’une ampleur, telles ne pouvait pas passer inaperçue aux yeux/caméras, des cinéastes tunisiens.

 

Depuis presque 50 ans, le cinéma tunisien ne cesse de suivre les mouvements et les parcours complexes, trop complexes- des immigrés/émigrés, au point d’en faire une thématique omniprésente, et même un véritable élément d’identité. La production cinématographique tunisienne, bien que peu prolifique, a su saisir les multiples changements structurels et culturels, du phénomène migratoire, depuis la fin des années 1960. Nous vous proposons de découvrir, en revisitant une sélection de films emblématiques, la multitude des angles et approches, par lesquels des générations de cinéastes tunisiens se sont approprié et mis en écrans, les questions migratoires. Rappelons ici, que plusieurs réalisateurs et réalisatrices ont vécu l’expérience migratoire et l’exil.

 

Afin de montrer la forte présence des thématiques migratoires, dans la production cinématographique tunisienne, l’élaboration d’une sorte de Timeline est indispensable. Elle nous aidera à suivre l’évolution du cinéma tunisien, de l’après indépendance et dresser un “inventaire” des œuvres dans lesquelles l’immigration occupait une place centrale, qu’ils soient des films d’auteur ou “grand public”, réalisés par les pionniers/pionnières ou les jeunes espoirs, du cinéma Tunisien. Des “gros plans” sur certains longs-métrages de fiction, produits à travers les décennies (1975-2022) nous permettront ensuite de mieux voir comment le cinéma tunisien a pu suivre les différentes évolutions des projets / trajectoires / profils migratoires et mettre en relief, la complexité du sujet : migration de masse, l’immigration irrégulière (la Harga), exil, racisme, immigration et radicalisme religieux, identités éclatées, migrants subsahariens, etc.

 

L’alternance entre le “champ”/pays de départ et le “contrechamp”/pays d’accueil, entre les deux rives de la méditerranée, mérite aussi, d’être étudiée. Et comme la perception d’une réalité quelconque, peut bien varier, selon plusieurs facteurs (génération / époque, genre,

idéologie, etc.) il serait intéressant d’explorer les spécificités du regard féminin, porté sur

l’immigration ou encore l’influence du contexte politique, sur le traitement de la question

dans les films produits avant et après, la révolution de 2011.